mercredi 30 mars 2022

30- Poildemyelle,

 


la plus jeune fille du roi des ours et si jolie, si charmante qu’on ne peut lui résister. Elle est gâtée, tous ses désirs sont satisfaits ; elle devient coquette, superficielle, nonchalante.

Grantours qui l’observe trouve qu’il est dommage d’abîmer un si bon naturel. Il en parle au roi et à la reine et il est décidé d’envoyer Poildemyelle dans la montagne. Elle devra garder et soigner les vaches du Roi son Père.
L’oursonne regrette un peu la vie de la cour, ses jolies robes et ses amoureux, mais la montagne est belle et les vaches ont de beaux yeux. C’est si drôle d’observer ces petits oiseaux qui se nourrissent des insectes dont ils les débarrassent. Poildemyelle se plaît bien dans l’alpage et souvent elle regarde le soleil, là-haut sur les sommets. Et ce soleil resplendissant comme de l’or l’attire. L’envie lui vient de grimper tout là-haut pour voir le soleil de plus près. Elle hésite pourtant, sa mission est de garder les vaches pourtant l’envie est si forte et puis, elle ne sera pas partie longtemps.
Poildemyelle se met en route vers le sommet ; bientôt elle se rend compte que le chemin n’est pas si facile. Elle se fatigue, elle marche courbée comme ses vieilles nourrices dont elle se moquait un peu ; elle chante pour se donner du courage. Le sommet approche, mais au détour du chemin, un précipice lui barre la route. Pour continuer, il va falloir sauter ; elle regarde l’abîme, il est profond, si profond qu’elle a le vertige. Elle prend son élan, elle va sauter, mais elle a peur ; elle recule. Elle lève les yeux et voit ce beau soleil qu’elle veut atteindre. Alors elle s’élance à nouveau mais le soleil l’éblouit et au lieu d’atteindre l’autre côté, elle tombe dans le précipice….
Heureusement, à mi-parcours, elle se raccroche à une branche ; c’est un arbre qui pousse au bord d’une grotte ; une grotte confortable tapissée de mousse et de feuilles mortes. Elle  lève les yeux et voit là-haut son beau soleil devenu tout rouge qui disparaît derrière le sommet de la montagne.
Epuisée, Poildemyelle s’endort. Le lendemain elle trouve sa situation inquiétante : elle est seule perdue dans un ravin, elle n’a rien à manger, on la croit bien tranquille près de ses vaches qui viendra la tirer de là ? Elle appelle au secours, mais personne ne vient et d’ailleurs, qui pourrait l’entendre ? Le temps lui semble bien long… enfin, elle se décide à agir… elle entasse des pierres pour atteindre la branche de l’arbre et tenter de se hisser mais c’est bien trop haut. Quoi qu’elle fasse, elle doit rester là en attendant… en attendant quoi ?
Pendant ce temps, au royaume des ours on s’inquiète : on a signalé des voleurs de bétail. Poildemyelle et ses vaches sont en danger ! Le Roi réunit ses guerriers, mais Grantours déconseille une expédition. Il faut ruser, isoler le chef des voleurs, le capturer, le ligoter et le mettre en prison. Les voleurs privés de leur chef se sauvent. Les ours sont inquiets : où est passée Poildemyelle ?

Grantours qui a l’oreille fine, entend des pleurs du côté du sentier qui mène au sommet de la montagne. Il y envoie les ours ; on découvre Poildemyelle dans sa grotte. Les ours tressent des liens, font une échelle de corde et l’envoient à l’oursonne qui remonte mais pas du côté du sommet. Poildemyelle n’ira pas jusqu’au soleil. Elle est trop heureuse de retrouver l’alpage et ses vaches.

mardi 29 mars 2022

30 - Le Brigand

 

Des brigands sévissaient dans le Pays des Ours.

Ils pillaient, ils tuaient, massacraient le bétail

Incendiaient, les moissons.

Leur chef, un grand bel ours, Intrépide et cruel

Était insaisissable et ne craignait personne.

 

« C’est lui a dit le Roi dont il faut s’emparer

Si nous voulons la paix. »

Les Ours se sont armés,

Ils ont posé des pièges, dressé des embuscades.

Une nuit les bandits qui se croyaient tranquilles

Ont trouvé devant eux tous les Ours furieux

Et armés jusqu’aux dents.

Ce fut la débandade !

Seul resta sur le sol

Leur chef inanimé et tout couvert de sang.

 

On l’emporte, on l’enferme ;

Sans doute il va mourir

Il souffre sans se plaindre ;

Dans les nuit solitaires il voit passer sa vie ;

Sa vie qu’il a brûlé et qui va s’achever.

Grantours vient le voir et soigne ses blessures.

Grantours l’a reconnu :

Naguère dans la tribu, un jeune ours rebelle

Une nuit s’est enfui que l’on n’a plus revu.

Il est là, étendu… Que faut-il faire de lui ?

Grantours soigne les corps et soigne aussi les âmes.

Il parle au prisonnier.

Faible comme un enfant, il regrette les jours

Où les Ours du clan tentaient de l’éduquer…

Le Grand Ours cruel pleure sur son enfance

Et le mal qu’il a fait…

 

Le roi a réuni ses fidèles conseillers

Le blessé se repent… au fond, il est des leurs ;

Il faut lui pardonner.

Les brigands sont partis mais ils rôdent toujours

C’est à leur ancien chef qu’on va confier la charge

De veiller sur le clan !

 

 


dimanche 14 octobre 2018

Le chaudron d’Ours Noir- 03



Un jour, Grantours était allé dans la forêt ; il avait pris un seau pour ramasser du miel. Soudain à travers les branches il aperçoit des ours inconnus en train de planter leurs tentes juste aux frontières du clan. Il s’approche doucement et reconnait les guerriers d’Ours Noir, un conquérant redoutable, dont la réputation de bravoure et de cruauté n’est plus à faire. Grantours, inquiet rentre au village et se retire au le Jardin des Ancêtres pour méditer sur la conduite à tenir. Le Roi il le sait, n’est pas de taille à résister à Ours Noir si celui-ci veut s’emparer de son territoire.  
Grantours demande une audience et raconte ce qu’il a vu.
« Ours Noir ! s’exclame le Roi. Mais c’est terrible ! Il est brutal, cruel et nous, nous sommes en paix depuis si longtemps que nous n’avons pas d’armes ! qu’allons -nous devenir ?
- Il ne faut pas attendre. Il faut aller le trouver et lui proposer une alliance ; lui aussi redoute les braconniers. Offrons-lui de partager nos richesses et notre savoir en échange de la protection de son armée. Ainsi ni lui ni nous n’aurons plus rien à redouter.
- Tu es sage, comme toujours ! Je vais aller le trouver.
- Prudence, dit Grantours, s’il vous prend en otage, tout le plan est fichu. Il faut lui envoyer un ambassadeur.
Le Roi désigne Artus, son ami d’enfance, son fidèle compagnon. C’est un brave et aussi un sage qui saura se faire respecter du terrible Ours Noir.
Seulement, Artus vient de se marier ; il a épousé la belle Ursine qui se voit déjà léchant deux oursons, et lui, le père leur apprenant à pêcher le saumon, à trouver le miel dans les arbres creux. Artus refuse la mission et d’ailleurs il ne parle pas la langue des ours noirs ; s’il ne peut se faire comprendre, c’est l’échec assuré. Que le Roi et Grantours trouvent un autre ambassadeur.
Grantours sait bien que nul autre qu’Artus n’est capable d’aborder Ours Noir et de lui faire comprendre l’intérêt d’une alliance. Le Roi doit insister et lui parler de son devoir ; les affaires du Royaume doivent passer avant les affaires privées et d’ailleurs, il n’ira pas seul ; il aura une escorte d’ours bien armés et un interprète.
Artus qui est un ours de devoir accepte finalement de partir. Il fait ses adieux à son épouse en larmes. A peine mariée, la voilà seule ; son époux va courir de grands dangers alors qu’ elle n’attend même pas un ourson.
Artus est triste aussi mais il console Ursine. Elle ne doit pas s’inquiéter, il sera bientôt de retour et l’ambassade s’éloigne en direction du camp d’Ours Noir.
Le camp est sens dessus dessous : l’épouse d’Ours Noir est morte en mettant au monde un ourson et dans ce camp de guerriers, il n’y a pas de nourrice. Le bébé pleure et Ours Noir enrage. Les chamans préparent un rituel dans le but de trouver une solution et pour commencer, ils sortent le chaudron. Il n’y en a qu’un seul dans le camp ; il sert aux cérémonies comme à préparer la nourriture.
Ours Noir furieux, refuse de recevoir l’ambassade ; il a d’autres chats à fouetter. Artus insiste et insiste et chaque fois essuie un refus. En attendant, il ne perd pas son temps ; il observe, il écoute, il apprend. Que ce bébé qui pleure est l’héritier d’Ours Noir, qu’il va mourir faute de nourrice. Il voit les chamans préparer leurs élixirs, puis les cuisiniers qui prennent le chaudron et le nettoient pour préparer le repas d’Ours Noir.
On fait cuire un faisan, avec des épices et des aromates. Le fumet est appétissant. Artus s’avance ; il complimente le cuisinier, demande à goûter le plat qui sent si bon. Le cuisinier flatté lui tend une grande cuiller. Il la plonge dans le chaudron et va la porter à sa bouche quand soudain la pluie commence à tomber. C’est une grosse averse ; tout le monde court vers les tentes et dans la bousculade, Artus a perdu sa cuiller. Il rentre dans la tente la plus proche ; c’est celle des chamans.  Et là, il aperçoit une botte d’une certaine plante qu’il connaît bien : elle est extrêmement toxique. Artus comprend le danger. Il empoigne une hache qui se trouvait là et bondit vers la tente d’Ours Noir.
Les ours tentent de l’arrêter mais en vain ; Artus les bouscule et armé de sa hache, il parvient au chaudron dont il brise les pieds. Il le renverse et répand son contenu à terre. Ours Noir se dresse furieux, sa voix est comme un tonnerre, tout le monde tremble, la tente aussi. On se saisit d’Artus.  La garde d’Ours Noir est là prête à punir le crime de lèse-majesté mais Artus demande à la parole. Ours Noir sait qui il est et le respecte : qu’il se défende s’il le peut.
Artus tient là cette audience qu’il n’a pas pu obtenir. C’est le Roi qui l’envoie porteur d’un message de paix. La pluie providentielle, en l’obligeant à rentrer sous la tente des chamans lui a permis de voir que des ignorants avaient épicé le faisan avec une plante toxique ; Ours Noir aurait pu en mourir. S’il on le libère, si on le laisse retourner dans son clan, il fait le serment de revenir très vite avec une nourrice pour s’occuper de ce bébé qui pleure et ne survivra pas si on ne le nourrit pas rapidement.
Ours Noir accepte mais il garde en otage les compagnons d’Artus et lui donne une escorte d’ours à lui qui veillera à ce qu’il tienne sa parole.
En traversant le pont, qui mène au Royaume des Ours, Artus voit Ursine en larmes, au bord de la rivière ; elle vient de constater qu’elle n’attend pas d’ourson. Elle lève la tête et voit Artus et son escorte. Les deux époux s’embrassent et Ursine sèche ses larmes.
Mais Artus doit encore expliquer au Roi et à Grantours pourquoi il revient encadré par des adversaires. L’ambassade aurait-elle échoué ? Artus raconte : le bébé orphelin, le chaudron renversé…
Le Roi est perplexe mais Grantours est satisfait : on va pouvoir négocier !
Certes Artus a brisé le chaudron de cérémonie d’Ours Noir mais pour le remplacer, le roi en signe d’alliance va offrir un magnifique chaudron avec des anses en or.
Ursine émue par le sort de l’ourson orphelin propose une des nourrices qu’elle avait engagées puisqu’elle n’en a hélas, pas besoin.
Artus retourne au camp d’Ours Noir avec chaudron et nourrice. Une trêve est signée et l’escorte d’Artus libérée. Pourtant, une trêve n’est pas la paix.
L’été passe et puis l’hiver ; le fils d’Ours Noir, bien soigné, bien nourri  grandit, beau et vigoureux. Quand le printemps revient, il demande à connaître le clan de sa nourrice.
 Ours Noir accepte et pour signer l’alliance définitive, il offre à Artus un chaudron aux anses de jade.
Désormais les deux clans sont unis à jamais. Un grand banquet scelle l’alliance et dans la liesse générale, Ursine annonce à Artus qu’un ourson ou peut-être deux vont naître au printemps prochain.



49- Le neveu du Roi

    Le Roi a un neveu et selon la coutume, On le lui a confié pour qu’il en fasse un « ours»; Mais ce n’est pas gagné ! L’été touc...