la plus jeune fille du roi des ours et si jolie, si charmante qu’on ne peut lui résister. Elle est gâtée, tous ses désirs sont satisfaits ; elle devient coquette, superficielle, nonchalante.
Grantours qui l’observe trouve qu’il est dommage d’abîmer un si bon naturel. Il en parle au roi et à la reine et il est décidé d’envoyer Poildemyelle dans la montagne. Elle devra garder et soigner les vaches du Roi son Père.
L’oursonne regrette un peu la vie de la cour, ses jolies robes et ses amoureux, mais la montagne est belle et les vaches ont de beaux yeux. C’est si drôle d’observer ces petits oiseaux qui se nourrissent des insectes dont ils les débarrassent. Poildemyelle se plaît bien dans l’alpage et souvent elle regarde le soleil, là-haut sur les sommets. Et ce soleil resplendissant comme de l’or l’attire. L’envie lui vient de grimper tout là-haut pour voir le soleil de plus près. Elle hésite pourtant, sa mission est de garder les vaches pourtant l’envie est si forte et puis, elle ne sera pas partie longtemps.
Poildemyelle se met en route vers le sommet ; bientôt elle se rend compte que le chemin n’est pas si facile. Elle se fatigue, elle marche courbée comme ses vieilles nourrices dont elle se moquait un peu ; elle chante pour se donner du courage. Le sommet approche, mais au détour du chemin, un précipice lui barre la route. Pour continuer, il va falloir sauter ; elle regarde l’abîme, il est profond, si profond qu’elle a le vertige. Elle prend son élan, elle va sauter, mais elle a peur ; elle recule. Elle lève les yeux et voit ce beau soleil qu’elle veut atteindre. Alors elle s’élance à nouveau mais le soleil l’éblouit et au lieu d’atteindre l’autre côté, elle tombe dans le précipice….
Heureusement, à mi-parcours, elle se raccroche à une branche ; c’est un arbre qui pousse au bord d’une grotte ; une grotte confortable tapissée de mousse et de feuilles mortes. Elle lève les yeux et voit là-haut son beau soleil devenu tout rouge qui disparaît derrière le sommet de la montagne.
Epuisée, Poildemyelle s’endort. Le lendemain elle trouve sa situation inquiétante : elle est seule perdue dans un ravin, elle n’a rien à manger, on la croit bien tranquille près de ses vaches qui viendra la tirer de là ? Elle appelle au secours, mais personne ne vient et d’ailleurs, qui pourrait l’entendre ? Le temps lui semble bien long… enfin, elle se décide à agir… elle entasse des pierres pour atteindre la branche de l’arbre et tenter de se hisser mais c’est bien trop haut. Quoi qu’elle fasse, elle doit rester là en attendant… en attendant quoi ?
Pendant ce temps, au royaume des ours on s’inquiète : on a signalé des voleurs de bétail. Poildemyelle et ses vaches sont en danger ! Le Roi réunit ses guerriers, mais Grantours déconseille une expédition. Il faut ruser, isoler le chef des voleurs, le capturer, le ligoter et le mettre en prison. Les voleurs privés de leur chef se sauvent. Les ours sont inquiets : où est passée Poildemyelle ?
Grantours qui a l’oreille fine, entend des pleurs du côté du sentier qui mène au sommet de la montagne. Il y envoie les ours ; on découvre Poildemyelle dans sa grotte. Les ours tressent des liens, font une échelle de corde et l’envoient à l’oursonne qui remonte mais pas du côté du sommet. Poildemyelle n’ira pas jusqu’au soleil. Elle est trop heureuse de retrouver l’alpage et ses vaches.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire